Le magnésium pour éviter le déclin de la mémoire

 

Absorbé par le cerveau au lieu d’être éliminé dans les urines, cet élément améliore les performances chez les rats.

 

Comment enrayer le déclin de la mémoire avec l’âge ?

 

Une équipe internationale de chercheurs incluant le Prix Nobel Susumu Tonegawa a trouvé une nouvelle piste intéressante, du moins chez l’animal : le magnésium. Le rôle central de cet élément pour stabiliser nos connexions nerveuses est connu depuis longtemps, mais les chercheurs étaient confrontés à un problème : comment augmenter sa concentration dans le cerveau alors que tout excès dans l’alimentation se trouve vite éliminé dans les urines ? Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) américain ont cherché un produit qui pouvait faciliter l’absorption du magnésium par l’organisme et son passage dans le cerveau. Et ils ont fini par trouver : ils annoncent dans la revue «Neuron» que, allié à l’acide L-thréonique, le magnésium peut atteindre des concentrations supérieures de 10% à la normale dans le cerveau.

Lorsque le produit a été testé chez le rat, ses effets se sont révélés surprenants : après un mois de régime supplémenté en thréonate de magnésium (MgT), le déclin des mémoires à court terme, à long terme et de l’espace n’apparaissait plus chez les animaux âgés. Ces animaux pouvaient encore retrouver une plate-forme immergée trouvée la veille, même si une partie de leurs points de repère avait été éliminée, chose que même les rats jeunes étaient incapables de faire sans avoir reçu de MgT. L’étude du cerveau de ces animaux traités a confirmé l’effet puissant du MgT : les connexions nerveuses étaient nettement plus nombreuses dans l’hippocampe, une région du cerveau cruciale pour la mémorisation, ainsi que les récepteurs et un facteur de croissance impliqués dans la mémoire.

«Cette analyse paraît très solide, témoigne Jean-Marie Billard, de l’équipe de neurobiologie du vieillissement normal et pathologique de l’université Paris-V, à Paris. Elle ouvre une piste nouvelle pour combattre le déclin cognitif lié à l’âge. Mieux, elle conforte notre hypothèse d’un rôle important d’un acide aminé, la D-sérine, pour la mémoire, car le magnésium stimule sa production. Et des résultats comparables ont été obtenus chez l’animal âgé en lui donnant de la D-cyclosérine, un produit déjà prescrit chez les personnes schizophrènes pour améliorer leurs capacités cognitives.»

Ce résultat intrigue aussi d’autres spécialistes tel le Pr Alain Berthelot, de l’université de Franche-Comté, qui étudie les effets du magnésium sur l’organisme : «Cette étude a le mérite d’attirer l’attention sur le magnésium, souvent négligé alors qu’environ 20% de la population est en déficit chronique. Le stress ou le diabète, par exemple, provoquent une élimination du magnésium. Or il a été montré que chez le rat cet élément intervient pour prévenir de nombreuses pathologies ou ralentir le vieillissement. Chez l’homme, des études montrent un effet protecteur du magnésium contre les maladies cardiovasculaires et les complications vasculaires dues au diabète. En revanche, peu de données étayent l’effet direct qu’on lui prête sur la fatigue nerveuse. Plusieurs aliments en sont riches, notamment le pain complet, les noix, le cacao, la banane ou les légumes, ainsi que certaines eaux minérales.»

L’intérêt thérapeutique du MgT ne se limite pas à la mémoire et à la plasticité cérébrale, indique son inventeur, le Pr Guosong Liu. Le chercheur annonce des résultats à venir concernant aussi la maladie d’Alzheimer et la longévité. Même si ces résultats et l’absence d’effets indésirables sur le long terme du MgT restent à confirmer chez l’homme, ils indiquent une voie prometteuse pour la recherche pharmaceutique.

source : Pierre Kaldy – Le Figaro

L’acide thréonique est un ose acide dérivé du thréose.

L’isomère L- est un métabolite de l’acide ascorbique. Une étude suggère qu’à cause de l’inhibition de l’expression DKK1 par des L-thréonates in vitro, ces derniers pourraient avoir un potentiel pour le traitement de l’alopécie androgénique. Wikipédia

Une forme de magnésium, le thréonate de magnésium, a la capacité unique de pénétrer le cerveau et d’améliorer les récepteurs impliqués dans ce processus.

Comme indiqué dans le journal, les   chercheurs de Neuron ont démontré une amélioration réelle des capacités d’apprentissage, de la mémoire de travail, ainsi que de la mémoire à court et à long terme et même de la qualité du sommeil, chez des animaux de laboratoire recevant du thréonate de magnésium, magnésium et magnésium.

L’une des formes de thréonate de magnésium les plus étudiées est un produit breveté appelé Magtein, mis au point par des chercheurs du MIT, dont un lauréat du prix Nobel. Leurs recherches ont démontré la restauration effective de la fonction dans les neurones vieillissants chez les animaux de laboratoire. En outre, il apparaît que cette forme spécifique de magnésium, Magtein, pourrait en fait être la seule forme de magnésium qui augmente de manière significative les niveaux de magnésium dans le cerveau.

Lire l’analyse dans sa globalité : https://www.drperlmutter.com/wp-content/uploads/2015/01/MagT-Nureon-article-2010.pdf