Quotient Intellectuel, histoire d’ une imposture
Quotient Intellectuel, En deux lettres, Q. I. , signifie «quotient intellectuel», l’un des fantasmes de notre monde moderne. Français, Américains, Anglais, Japonais, personne n’y échappe. Que mesure réellement le QI ? Qui l’a inventé ? Pourquoi et comment a-t-il été détourné de son objet ? Ces deux lettres sont toutes puissantes, elles surfent sur les angoisses que les gens éprouvent pour eux-mêmes ou pour l’avenir de leurs enfants. Ces deux lettres peuvent également dissimuler des idéologies inquiétantes. Ceux qui soutiennent que le Quotient Intellectuel pourrait être inné y voient une preuve que les pauvres sont «génétiquement pauvres», et que tout est joué dès la naissance.
Le quotient intellectuel ou QI est le résultat d’un test psychométrique qui, lorsqu’il est corrélé avec les autres éléments d’un examen psychologique, entend fournir une indication quantitative standardisée liée à l’intelligence abstraite. Le résultat fournit un indice sur la vivacité intellectuelle de l’enfant ou de l’adulte, que les parents ou éducateurs sont libres d’utiliser ou non. En effet, la construction des tests de QI est empirique : aucune théorie complète ne la sous-tend. Des psychologues ne fondant leurs consultations que sur la mesure du QI seraient en revanche désinvoltes, ce facteur ne constituant qu’un élément de la personnalité.
Créé au début du XXè siècle pour dépister les élèves en difficulté et leur faire bénéficier d’un soutien, le test de QI est très vite détourné à des fins eugénistes pour isoler et formater certains enfants supposés avoir le meilleur potentiel. Si le test était très algébrique il permettrait des scores extrêmes : score très élevé pour un enfant « normalement intelligent » mais souffrant d’autisme ou score faible pour un enfant « normalement intelligent » mais souffrant de dyslexie. Dès lors, les tests comprennent des questions « culturelles » ne mesurant plus la capacité de calcul mais l’érudition et l’apport des parents.
Le QI est mesuré par un médecin en France à la demande d’un psychologue scolaire pour dépister un enfant qui serait laissé intellectuellement à l’abandon par ses parents. En revanche, les notions d’« âge mental », ou de « surdoué » ne sont pas des diagnostics, mais permettent d’appeler à la discussion sur l’enfant, sa famille et son avenir.
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